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Titre : Leonardo Da Vinci – La musique secrète
Compositeurs : Josquin Desprez, Heinrich Isaac, Jacob Hobrecht, Jean L'Heritier, etc.
Ensemble : Doulce Mémoire
Direction : Denis Raisin Dadre
Editeur : Alpha
Année d’enregistrement : 2018
Bonjour à tous,
L’objectif de cet enregistrement est de présenter des musiques du temps de Leonardo Da Vinci. On apprend dans le livre disque (version CD) que Leonard – comme on l’appelle chez nous, était également musicien : il jouait de la « lira da braccio ». Il n’interprétait pas de la musique écrite mais il improvisait en récitant de la poésie grecque et latine. Comme l’écrit Denis Raisin Dadre, le directeur de l’ensemble Doulce Mémoire, le choix des musiques de cet enregistrement est purement subjectif mais il obéit à deux impératifs : présenter des musiques du temps de Leonard et les associer avec 10 tableaux (en réalité 9 tableaux et une esquisse) de ce peintre. On trouve dans le livre-disque une présentation des « 10 tableaux » – son sujet, son histoire et un commentaire sur les musiques qui leur sont associées. Les 24 morceaux musicaux qui ont été choisis présentent une grande variété : musique religieuse, musique profane, musique vocale, musique instrumentale avec certains compositeurs qui sont bien représentés au disque – Josquin Desprez, Heinrich Isaac, Jacob Hobrecht, d’autres qui doivent beaucoup moins l’être et la présence également de compositions anonymes. L’ensemble est, je crois, constitué exclusivement de compositeurs franco-flamands ; le plus illustre d’entre eux étant Josquin Desprez. Dans l’interprétation de Doulce Mémoire, son motet « Planxit autem David » (5) est vibrant de sensualité malgré la rigueur de l’écriture contrapuntique. Beaucoup d’autres morceaux sont intéressants : « Ave Maria » (FRATER PETRUS) (1), « Basse danse Venus » (6), « Ave Mater Matris Dei » (JEAN L’HERITIER) (9), « Poi che t’hebbi nel core » (ANONYME) (12), « Fortuna desperata » (ANONYME) (13), « Poi che t’hebbi nel core » (JOHANNES DE PINAROL) (14), « Rime, sonetto XVIII – Pétrarque » (ANONYME) (17), « Lucrecia pulchra » (ANONYME) (18), etc.
Cet album présente des musiques de qualité, bien jouées et bien enregistrées. Je pense qu’il présente un intérêt pour ceux qui connaissent bien ce répertoire, ce n’est pas mon cas, le répertoire des chansons, des danses et de la musique religieuse (messes, motets) des 15ème et 16ème siècles. Il peut également présenter un intérêt pour ceux qui désirent découvrir cette musique avant de pousser plus loin en écoutant par exemple un enregistrement comprenant une ou deux messes de Josquin Desprez, accompagnées ou non de motets du même compositeur. Pour ceux qui seraient peu sensibles à l’expression un peu corsetée – ce n’est pas mon point de vue, de la polyphonie de l’époque telle qu’elle apparaît dans la musique religieuse, ils pourront approfondir différemment l’intérêt suscité par l’écoute des musiques profanes de cet enregistrement. Il doit exister des enregistrements de chansons, de danses de cette époque dont l’expression est en effet plus directe, plus spontanée que celle de la musique religieuse.
Bonne écoute.