Hifiman HE1000SE et Sennheiser HD820 : premières constatations.
Publié : lun. mai 04, 2020 2:08 pm
Le HD820 m'appartient. J'essaye le HE1000SE depuis 6 jours. La comparaison est réalisée sur Marantz CD 6004 associé à l’ampli/dac Lehmann Audio Linear USB avec connexion RCA. Je ne connais pas la qualité du câble. La connexion RCA conserve le dac interne au lecteur CD, le Lehmann ne prend en charge que l’amplification. Cela suffit pour améliorer très légèrement la sonorité des deux casques.
Une scène sonore trop large peut disperser la conscience qui écoute. Elle demande un effort pour aller chercher les instruments situés à ses extrémités. Il faut donc déterminer quelle étendue de la scène sonore nous convient le mieux pour profiter d’une audition rassemblée, nécessitant le moins de tension possible. De ce côté-là, le HE1000SE et le HD820 remplissent tout à fait cette fonction. Pour moi, la largeur et la profondeur de leur scène sonore est équivalente et suffisante.
La signature sonore du HD820 est plus aérée que celle du HE1000SE. Étant plus ramassée, plus dense, celle-ci correspond plus exactement au son délivré par les instruments. Entre ces deux casques, le choix se fait donc en fonction de ses préférences. Inconditionnel de Sennheiser, je dirais que, à ce jour, chaque écoute est différente et aucune ne peut être qualifiée de meilleure que l’autre. N’oublions pas que le Hifiman est encore en période de rodage.
Dans cette dualité aération/densité, probablement retrouve-t-on le terme « plus de corps » associé à la densité et employé par Pierre pour qualifier certains sons lors de ses tests. Cette qualification est plus importante qu’elle n’en a l’air car elle nous ramène sur la relation en partie inconsciente que nous entretenons avec notre propre corps. Je pourrais développer cet aspect dans un autre écrit s’il vous intéresse.
Plus dense, le Hifiman offre une forte présence aux voix d’opéra. Elles sont mélodieuses, bien positionnées au-devant de la scène, en rapport plus équilibré avec l’ensemble orchestral. De ce fait, l’écoute ne demande pas d’effort pour « aller chercher » les voix. Elle est plus reposante qu’avec le Sennheiser. Ses voix d’opéra sont tellement aérées qu’elles se perdent un peu dans l’orchestre. Elles nécessitent plus d'attention pour les entendre. Il est vrai qu’écouter de l’opéra avec le Sennheiser me fatigue plus vite. Je m’en rends compte maintenant que je peux comparer avec un autre casque.
Anima Sacra chanté part Orlinski (Erato) et Les grands airs de castrat (Deutsche Grammophon) sont sublimes avec le Hifiman. Là, le Sennheiser, moi plutôt, prend une claque ! Je m’incline respectueusement.
Avec le Hifiman, il y a quand même un problème que je décris ci-dessous.
J’apprécie les notes aiguës à leur début ; les notes graves, à leur fin. Sur l’axe aération/densité, chaque casque se débrouille très bien à sa manière.
Les fins des notes graves appréciées sur les suites de Bach par exemple (Christian-Pierre Lamarca) et d’autres partitions, sont arrondies et bien définies. Chacun avec sa signature, les deux casques sont à la hauteur.
Dans les Nocturnes de Chopin (Yundi), le début des aigus du piano sont merveilleusement bien renvoyés sur le Hifiman et le Sennheiser ; la prolongation de la note une fois celle-ci frappée aussi.
Les instruments à vent sur tous types de musique sont bien rendus avec les deux casques.
Pour tous les cas cités ci-dessus, le Sennheiser est plus aéré, c’est la seule différence.
Le bémol pour le Hifiman implique le medium. Quand il est inclus dans une suite musicale étalée sur plusieurs spectres, il passe bien. Quand il compose un intervalle prédominant, il devient dur et perd sa sensibilité, là où le Sennheiser rend plus de musicalité. Je donne trois exemples.
Le premier concerne les attaques de médium sur des sonates de Beethoven (Stephen Kovacevich). Il s’agit de Piano Sonata N°3, III. Scherzo: Allegro et Piano Sonata N°4, I. Allegro molto e con brio. J’ai particulièrement repéré le problème sur ces sonates, bien que d’autres soient impliquées.
Le deuxième concerne les pièces de Debussy et Rameau jouées au piano par Vinkingur Olafsson. Les aigus sont bien livrés. Dès que le pianiste les quitte pour aller vers le haut-médium, la sonorité commence à perdre sa musicalité. Le phénomène s'accentue sur le médium.
Le troisième concerne l’opéra d’Henry Purcell, Le Roi Arthur. Il s’agit du passage Air du Génie du froid, « What power art thou ». Avant l’apparition de la voix, le début commence par une attaque de médium vers le bas-médium et le grave. Le Hifiman nous donne à écouter une cacophonie sans nom. Heureusement que la voix vient ensuite sublimer le morceau.
Cette remarque sur le médium a été constatée par un ou d’autres utilisateurs, je ne me rappelle plus où je l’ai lue. Malgré nos oreilles différentes, elle confirme qu’il y a des lieux communs repérables par plusieurs personnes.
J’ai le Hifiman en période d’essais jusqu’au 13 mai. J’espère sans trop y croire, que ses désagréments sont uniquement dus à sa période de rodage. Je prendrais la décision de le garder ou pas un ou deux jours avant la date limite.
Je me demande si, avec ma recherche d’un autre casque que le HD820, je ne cours pas après une chimère. Les voix – voies ? - du mystère auditif sont impénétrables.
Qu’en pensez-vous ?
Robert
Une scène sonore trop large peut disperser la conscience qui écoute. Elle demande un effort pour aller chercher les instruments situés à ses extrémités. Il faut donc déterminer quelle étendue de la scène sonore nous convient le mieux pour profiter d’une audition rassemblée, nécessitant le moins de tension possible. De ce côté-là, le HE1000SE et le HD820 remplissent tout à fait cette fonction. Pour moi, la largeur et la profondeur de leur scène sonore est équivalente et suffisante.
La signature sonore du HD820 est plus aérée que celle du HE1000SE. Étant plus ramassée, plus dense, celle-ci correspond plus exactement au son délivré par les instruments. Entre ces deux casques, le choix se fait donc en fonction de ses préférences. Inconditionnel de Sennheiser, je dirais que, à ce jour, chaque écoute est différente et aucune ne peut être qualifiée de meilleure que l’autre. N’oublions pas que le Hifiman est encore en période de rodage.
Dans cette dualité aération/densité, probablement retrouve-t-on le terme « plus de corps » associé à la densité et employé par Pierre pour qualifier certains sons lors de ses tests. Cette qualification est plus importante qu’elle n’en a l’air car elle nous ramène sur la relation en partie inconsciente que nous entretenons avec notre propre corps. Je pourrais développer cet aspect dans un autre écrit s’il vous intéresse.
Plus dense, le Hifiman offre une forte présence aux voix d’opéra. Elles sont mélodieuses, bien positionnées au-devant de la scène, en rapport plus équilibré avec l’ensemble orchestral. De ce fait, l’écoute ne demande pas d’effort pour « aller chercher » les voix. Elle est plus reposante qu’avec le Sennheiser. Ses voix d’opéra sont tellement aérées qu’elles se perdent un peu dans l’orchestre. Elles nécessitent plus d'attention pour les entendre. Il est vrai qu’écouter de l’opéra avec le Sennheiser me fatigue plus vite. Je m’en rends compte maintenant que je peux comparer avec un autre casque.
Anima Sacra chanté part Orlinski (Erato) et Les grands airs de castrat (Deutsche Grammophon) sont sublimes avec le Hifiman. Là, le Sennheiser, moi plutôt, prend une claque ! Je m’incline respectueusement.
Avec le Hifiman, il y a quand même un problème que je décris ci-dessous.
J’apprécie les notes aiguës à leur début ; les notes graves, à leur fin. Sur l’axe aération/densité, chaque casque se débrouille très bien à sa manière.
Les fins des notes graves appréciées sur les suites de Bach par exemple (Christian-Pierre Lamarca) et d’autres partitions, sont arrondies et bien définies. Chacun avec sa signature, les deux casques sont à la hauteur.
Dans les Nocturnes de Chopin (Yundi), le début des aigus du piano sont merveilleusement bien renvoyés sur le Hifiman et le Sennheiser ; la prolongation de la note une fois celle-ci frappée aussi.
Les instruments à vent sur tous types de musique sont bien rendus avec les deux casques.
Pour tous les cas cités ci-dessus, le Sennheiser est plus aéré, c’est la seule différence.
Le bémol pour le Hifiman implique le medium. Quand il est inclus dans une suite musicale étalée sur plusieurs spectres, il passe bien. Quand il compose un intervalle prédominant, il devient dur et perd sa sensibilité, là où le Sennheiser rend plus de musicalité. Je donne trois exemples.
Le premier concerne les attaques de médium sur des sonates de Beethoven (Stephen Kovacevich). Il s’agit de Piano Sonata N°3, III. Scherzo: Allegro et Piano Sonata N°4, I. Allegro molto e con brio. J’ai particulièrement repéré le problème sur ces sonates, bien que d’autres soient impliquées.
Le deuxième concerne les pièces de Debussy et Rameau jouées au piano par Vinkingur Olafsson. Les aigus sont bien livrés. Dès que le pianiste les quitte pour aller vers le haut-médium, la sonorité commence à perdre sa musicalité. Le phénomène s'accentue sur le médium.
Le troisième concerne l’opéra d’Henry Purcell, Le Roi Arthur. Il s’agit du passage Air du Génie du froid, « What power art thou ». Avant l’apparition de la voix, le début commence par une attaque de médium vers le bas-médium et le grave. Le Hifiman nous donne à écouter une cacophonie sans nom. Heureusement que la voix vient ensuite sublimer le morceau.
Cette remarque sur le médium a été constatée par un ou d’autres utilisateurs, je ne me rappelle plus où je l’ai lue. Malgré nos oreilles différentes, elle confirme qu’il y a des lieux communs repérables par plusieurs personnes.
J’ai le Hifiman en période d’essais jusqu’au 13 mai. J’espère sans trop y croire, que ses désagréments sont uniquement dus à sa période de rodage. Je prendrais la décision de le garder ou pas un ou deux jours avant la date limite.
Je me demande si, avec ma recherche d’un autre casque que le HD820, je ne cours pas après une chimère. Les voix – voies ? - du mystère auditif sont impénétrables.
Qu’en pensez-vous ?
Robert