Le casque parfait n’existe pas à mon avis
Publié : dim. mai 24, 2020 1:27 pm
Le casque parfait n’existe pas à mon avis.
Ce qui est déjà vrai pour des enceintes l’est encore plus pour les casques.
Je m’explique. Nous avons tous une perception différente de ce qui arrive à notre cerveau.
Ça peut être du a la forme de nos oreilles, à leur degré de vieillissement, à la forme de notre tête, à notre humeur, à notre état de forme, à nos gouts, au temps que l’on aura passé dans un lieu à écouter, à ce que nous avons envie d’entendre et qui n’existe pas forcement. Et j’en passe. Il y a encore un facteur plus important je trouve. C’est notre éducation, le travail sur notre oreille que nous aurons fait au fils des années, comme notre faculté à se concentrer sur tel ou tel élément.
Tous ces facteurs réunis font que ce que j’entends est très différent de ce qu’entend Pierre par exemple, mais pas complètement car notre cerveau compense artificiellement les carences dus à l’âge et à nos gouts.
Passons les résonnances indésirables, due à des pièces ou des salles non traitées, qui vont induire des ondes stationnaires et de la réverbération dénaturant le message. Celle-ci peuvent d’ailleurs être complètement ou partiellement atténuées grâce à un savoir-faire professionnel, à l’aide d’égaliseurs 31 bandes, de panneaux acoustiques, de placement des enceintes…
Les degrés de tolérances variables sur la conception des haut-parleurs, fait que deux HP sonnant exactement pareil, ça n’existe pas, même dans le milieux pro. Vous pouvez en faire l’expérience en plaçant deux enceintes identiques l’un à côté de l’autre, et diffuser un bruit rose sur les deux simultanément ? Vous devriez entendre une différence allant du très net au subtil, mais toujours présente. Il en va d’ailleurs de même avec nos hp de casques et nos oreilles, à la différence que notre cerveau a une écoute intelligente qui compense en partie la différence de réponse de nos deux oreilles.
Tout ça pour dire qu’il faut se méfier des analyses de courbes de réponses de nos casques et enceintes. J’ai d'ailleurs également remarqué que certains sites d’analyse ne prennent visiblement pas en compte la courbe de réponse de leur micro de mesure, en y intégrant le fichier de calibration. Tout comme un HP, un micro à une réponse unique. Voilà pourquoi je fais plus confiance en Sonarworks par exemple, qui fournit la réponse exacte du micro que tu leur achètes. J’ai été très surpris du gouffre qui existe entre l’analyse de la courbe de réponse que j’ai réalisé sur certains casques et celles réalisées par un site paraissant sérieux. Je n’incrimine pas forcement leurs protocoles, mais soit nous n’avons pas le même casque, soit celons les HP les fréquences sont franchement décalées, soit ils ont un vrai souci avec leur micro de mesure. Je confronte toujours mes analyses avec des écoutes, grâce à mon expérience d’ingé son.
Bref, quand Pierre, dans ses revues insiste sur la phrase : « à mes oreilles », je pense qu’il est complètement dans le vrai.
Heureusement que nous avons la faculté de s’habituer au son d’un casque, sinon tout ceci serrait invivable. Le souvenir que nous avons d’un rendu est souvent biaisé par l’habitude que nous avons. Vous avez probablement fait l’expérience comme moi, si vous possédez plusieurs casques ou paires d’enceinte, d’avoir le souvenir merveilleux d’un casque pourtant très brillant, mais que vous adoriez après l’avoir écouté pendant de longue semaines, puis de ne plus l’avoir écouté pendant très longtemps, au profit d’un casque beaucoup plus chaud et rond. Quand vous repassez dessus, vous y trouverez pleins de défauts qu’avant vous adoriez…
Bref le casque parfait n’existe pas et nous ne saurons jamais comment une autre personne le percevra.
Beaucoup sont complètement réfractaires à l’idée d’utiliser des égaliseurs pour leurs écoutes et je peux aisément les comprendre. Beaucoup se disent que c’est un artifice qui dénature ce que le preneur de son ou le mixeur a voulu leur faire partager. Il se disent aussi que le casque, la paire d’enceinte, le DAC, l’ampli qu’ils ont associé correspondent parfaitement à leurs gouts et c’est tant mieux. Pourtant cette quête peut s’avérer très longue et même parfois inaccessible. Il faut avoir la chance, la patience, les moyens financiers et la possibilité de la faire, d’écouter, de prendre le recul nécessaire…
Tout ceci est pourtant tellement sujet à la subjectivité, qu’un son parfait n’existe pas, et un petit coup de pouce peut être le bienvenu. Le son des tubes pourrait d’ailleurs en faire bondir plus d’un qui auraient le droit de dire qu’on y dénature également les timbres, et que l’on s’éloigne du message original. En vérité il n’y a aucune règle ! Tant que le son vous plait, c’est le principal. Attention bien sûr à ne pas en faire trop. Additionner trop d’étages à lampes (micros, préampli, amplis) ira vers surement trop de distorsion du signal, mais… pourquoi pas si cela vous plait. Pareil avec les EQ. Mal maitrisés ils vont induire des phénomènes de phases, de saturation des HP et de masquages qui peuvent être très moches. C’est pourquoi le maître mot doit être « parcimonie »
Personnellement, j’utilise très régulièrement des EQ sur Roon ou sur mon AK pour m’aider dans la démarche qui consiste à entendre ce que j’ai envie d’engendre et aussi ce que mes oreilles sont capables de supporter. Nous avons tous des fréquences auquel nous sommes particulièrement sensibles et qui peuvent être désagréables et induire une fatigue précoce. Chez moi elle se situent vers les 500 ou 600hz, 4Khz et le 9khz mais sont très variables sellons les individus.
Une expérience intéressante pour les trouver, consiste à balayer une sinusoïde (fréquence pure) du grave à l’aigue et d’écouter sur plusieurs supports, le rendu que nous en avons. Certaines fréquences deviennent tout de suite agressives et d’autre un peu trop douces.
C’est souvent pour cette raison que l’on préfère un casque pour tel ou tel style de musique, je pense.
Je suis un nouveau possesseur de l’Odin grâce à Pierre. J’aurais peut-être préféré le Thekk (plus cher), mais je dois avouer qu’après luis avoir appliqué un EQ, il se comporte merveilleusement à mon cerveau. J’ai par exemple augmenté de quelques db la région des subs, baissé très légèrement les 800hz et les 9k (Q très serré) et augmenté très légèrement la région des 2K (Q large). Mon HD 800 est fortement égalisé, et beaucoup moins sur mon Grado. Ces eq n’iraient surement pas à d’autre mais je dois dire que je touche ainsi au son parfait pour mes oreilles et mon cerveau. J’ai pourtant adoré le Susvara mais c’était un peu trop cher pour moi.
Merci de votre lecture. Je serais ravi d’avoir votre avis sur tout ça.
Vincent.
Ce qui est déjà vrai pour des enceintes l’est encore plus pour les casques.
Je m’explique. Nous avons tous une perception différente de ce qui arrive à notre cerveau.
Ça peut être du a la forme de nos oreilles, à leur degré de vieillissement, à la forme de notre tête, à notre humeur, à notre état de forme, à nos gouts, au temps que l’on aura passé dans un lieu à écouter, à ce que nous avons envie d’entendre et qui n’existe pas forcement. Et j’en passe. Il y a encore un facteur plus important je trouve. C’est notre éducation, le travail sur notre oreille que nous aurons fait au fils des années, comme notre faculté à se concentrer sur tel ou tel élément.
Tous ces facteurs réunis font que ce que j’entends est très différent de ce qu’entend Pierre par exemple, mais pas complètement car notre cerveau compense artificiellement les carences dus à l’âge et à nos gouts.
Passons les résonnances indésirables, due à des pièces ou des salles non traitées, qui vont induire des ondes stationnaires et de la réverbération dénaturant le message. Celle-ci peuvent d’ailleurs être complètement ou partiellement atténuées grâce à un savoir-faire professionnel, à l’aide d’égaliseurs 31 bandes, de panneaux acoustiques, de placement des enceintes…
Les degrés de tolérances variables sur la conception des haut-parleurs, fait que deux HP sonnant exactement pareil, ça n’existe pas, même dans le milieux pro. Vous pouvez en faire l’expérience en plaçant deux enceintes identiques l’un à côté de l’autre, et diffuser un bruit rose sur les deux simultanément ? Vous devriez entendre une différence allant du très net au subtil, mais toujours présente. Il en va d’ailleurs de même avec nos hp de casques et nos oreilles, à la différence que notre cerveau a une écoute intelligente qui compense en partie la différence de réponse de nos deux oreilles.
Tout ça pour dire qu’il faut se méfier des analyses de courbes de réponses de nos casques et enceintes. J’ai d'ailleurs également remarqué que certains sites d’analyse ne prennent visiblement pas en compte la courbe de réponse de leur micro de mesure, en y intégrant le fichier de calibration. Tout comme un HP, un micro à une réponse unique. Voilà pourquoi je fais plus confiance en Sonarworks par exemple, qui fournit la réponse exacte du micro que tu leur achètes. J’ai été très surpris du gouffre qui existe entre l’analyse de la courbe de réponse que j’ai réalisé sur certains casques et celles réalisées par un site paraissant sérieux. Je n’incrimine pas forcement leurs protocoles, mais soit nous n’avons pas le même casque, soit celons les HP les fréquences sont franchement décalées, soit ils ont un vrai souci avec leur micro de mesure. Je confronte toujours mes analyses avec des écoutes, grâce à mon expérience d’ingé son.
Bref, quand Pierre, dans ses revues insiste sur la phrase : « à mes oreilles », je pense qu’il est complètement dans le vrai.
Heureusement que nous avons la faculté de s’habituer au son d’un casque, sinon tout ceci serrait invivable. Le souvenir que nous avons d’un rendu est souvent biaisé par l’habitude que nous avons. Vous avez probablement fait l’expérience comme moi, si vous possédez plusieurs casques ou paires d’enceinte, d’avoir le souvenir merveilleux d’un casque pourtant très brillant, mais que vous adoriez après l’avoir écouté pendant de longue semaines, puis de ne plus l’avoir écouté pendant très longtemps, au profit d’un casque beaucoup plus chaud et rond. Quand vous repassez dessus, vous y trouverez pleins de défauts qu’avant vous adoriez…
Bref le casque parfait n’existe pas et nous ne saurons jamais comment une autre personne le percevra.
Beaucoup sont complètement réfractaires à l’idée d’utiliser des égaliseurs pour leurs écoutes et je peux aisément les comprendre. Beaucoup se disent que c’est un artifice qui dénature ce que le preneur de son ou le mixeur a voulu leur faire partager. Il se disent aussi que le casque, la paire d’enceinte, le DAC, l’ampli qu’ils ont associé correspondent parfaitement à leurs gouts et c’est tant mieux. Pourtant cette quête peut s’avérer très longue et même parfois inaccessible. Il faut avoir la chance, la patience, les moyens financiers et la possibilité de la faire, d’écouter, de prendre le recul nécessaire…
Tout ceci est pourtant tellement sujet à la subjectivité, qu’un son parfait n’existe pas, et un petit coup de pouce peut être le bienvenu. Le son des tubes pourrait d’ailleurs en faire bondir plus d’un qui auraient le droit de dire qu’on y dénature également les timbres, et que l’on s’éloigne du message original. En vérité il n’y a aucune règle ! Tant que le son vous plait, c’est le principal. Attention bien sûr à ne pas en faire trop. Additionner trop d’étages à lampes (micros, préampli, amplis) ira vers surement trop de distorsion du signal, mais… pourquoi pas si cela vous plait. Pareil avec les EQ. Mal maitrisés ils vont induire des phénomènes de phases, de saturation des HP et de masquages qui peuvent être très moches. C’est pourquoi le maître mot doit être « parcimonie »
Personnellement, j’utilise très régulièrement des EQ sur Roon ou sur mon AK pour m’aider dans la démarche qui consiste à entendre ce que j’ai envie d’engendre et aussi ce que mes oreilles sont capables de supporter. Nous avons tous des fréquences auquel nous sommes particulièrement sensibles et qui peuvent être désagréables et induire une fatigue précoce. Chez moi elle se situent vers les 500 ou 600hz, 4Khz et le 9khz mais sont très variables sellons les individus.
Une expérience intéressante pour les trouver, consiste à balayer une sinusoïde (fréquence pure) du grave à l’aigue et d’écouter sur plusieurs supports, le rendu que nous en avons. Certaines fréquences deviennent tout de suite agressives et d’autre un peu trop douces.
C’est souvent pour cette raison que l’on préfère un casque pour tel ou tel style de musique, je pense.
Je suis un nouveau possesseur de l’Odin grâce à Pierre. J’aurais peut-être préféré le Thekk (plus cher), mais je dois avouer qu’après luis avoir appliqué un EQ, il se comporte merveilleusement à mon cerveau. J’ai par exemple augmenté de quelques db la région des subs, baissé très légèrement les 800hz et les 9k (Q très serré) et augmenté très légèrement la région des 2K (Q large). Mon HD 800 est fortement égalisé, et beaucoup moins sur mon Grado. Ces eq n’iraient surement pas à d’autre mais je dois dire que je touche ainsi au son parfait pour mes oreilles et mon cerveau. J’ai pourtant adoré le Susvara mais c’était un peu trop cher pour moi.
Merci de votre lecture. Je serais ravi d’avoir votre avis sur tout ça.
Vincent.