Choix de mon casque: le cheminement
Publié : ven. janv. 28, 2022 7:43 am
Bonjour à tous,
Voici, comme je l’ai annoncé dans la rubrique « présentation », le déroulement de ma journée passée chez Pierre Paya à Nîmes. L’objectif de cette journée était de (re)découvrir l’écoute au casque et de repartir si possible avec une commande ferme.
Tout d’abord, je mesure le privilège d’avoir eu la possibilité de comparer, en un seul endroit (le Showroom), dans des conditions d’écoute rêvées (confort et silence), une véritable « Dream Team ». Jugez plutôt : Hifiman HE1000se, Focal Utopia, Kennerton Thekk, Audeze LDC5, Abyss Diana TC, Meze Elite, Hifiman Susvara ! Merci Pierre.
La méthode de comparaison choisie consistait en l’écoute alternative de 2 casques, sur plusieurs morceaux (classique, opéra, jazz). Je conservais le « préféré » que je comparais au suivant, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Simple, en apparence…. Pour être complet, le matériel d’écoute était composé du streamer/Dac Naim Uniti Headphone et de l’ampli Trafomatic Head2.
Le décor étant planté, je me permettrai d’écrire la suite au présent de l’indicatif.
En préambule, je tiens à dire que les commentaires qui suivent ne sont que les fruits d’un ressenti personnel et qu’ils ne sont en aucun cas un jugement de valeur.
Première chapitre : HE1000se et Utopia
La première sensation avec le HE1000se c’est un très grand confort. Je ne le sens pas sur la tête, je n’ai pourtant pas l’habitude d’écouter au casque. Je lui trouve une grande ouverture, ça circule entre les pupitres. Il y a aussi beaucoup de profondeur. La scène est très naturelle. Les timbres sont riches et magnifiques. Les graves sont bien « détourés » et les aigües très fins. Il y a une belle définition sur tout le spectre des fréquences. L’ensemble des registres est d’ailleurs très équilibré (pour mes oreilles en tout cas !) Ce que je retiens c’est un grand naturel (timbres, dynamique, scène sonore) et un grand confort. Je suis un adepte du « live », alors forcément ce casque me séduit beaucoup.
L’Utopia est lui aussi très confortable, bien qu’il se fasse moins facilement oublier. La scène sonore est un peu moins ouverte mais les instruments sont bien en place. Ce casque a une réponse impulsionnelle remarquable, ce qui rend l’écoute du piano très réaliste. Les graves sont très définis, très fermes, peut-être plus qu’avec le HE1000se. Les voix par contre, sont un peu moins claires, surtout dans le haut médium (aigüe des sopranos), comme s’il y avait un petit voile. C’est certes ténu mais c’est ce que me révèle la comparaison directe avec le HE1000se.
Pour conclure, je garde le HE1000se pour sa cohérence d’ensemble et son naturel mais l’Utopia me plaît beaucoup aussi.
Deuxième chapitre : HE1000se et Kennerton Thekk
Je suis très gêné pour parler du Thekk car je ne l’ai pas gardé très longtemps sur la tête. Je le trouve en effet, très inconfortable (probable problème de positionnement ou de morphologie personnelle). Malgré tout, je le trouve intéressant au niveau de sa définition, de ses timbres et de ses puissants graves.
J’écarte donc le Thekk au profit du HE1000se que je trouve supérieur (en confort et musicalité) en ayant toutefois le sentiment de l’avoir jugé trop sévèrement.
Troisième chapitre : HE1000se et Audeze LCD5
C’est un ressenti personnel mais pour être franc, le LCD5 ne me plaît pas. Il ne correspond pas à l’idée que je me fais de ce que je veux entendre. Je trouve ses graves plutôt envahissants et assez flous. Les timbres ne me paraissent pas très naturels. Je perçois un médium un peu bouché, presque « étroit ». La voix de la soprano Renée Fleming semble caverneuse voire détimbrée. La comparaison directe avec le HE1000se fait mal ! Je n’ai peut-être pas écouté le genre de musique qui sied à ce casque et j’espère qu’un membre de ce forum démentira mes impressions.
Je poursuis avec le HE1000se.
Quatrième chapitre : HE1000se et Abyss Diana TC
Le Diana TC est un casque qui m’aurait probablement plu dans l’absolu mais en comparaison directe avec le HE1000se je le trouve un peu « éteint », dans le sens où il ne me touche pas, il ne m’émeut pas. « Fade » serait un qualificatif bien trop exagéré, mais il égraine une musique sans beaucoup d’âme, sans véritable émotion. Peut-être qu’à mes oreilles, le Diana manque de tonus (réponse impulsionnelle bridée ?). Avec le HE1000se la musique est bien plus vivante. Autre petite remarque, au sujet du Diana, je positionne (virtuellement) la scène sonore un peu en arrière de ma tête.
Je repars donc une nouvelle fois avec « mon » HE1000se !
Cinquième chapitre : HE1000se et Meze Elite
Très vite l’Elite me séduit. Je lui trouve une très bonne définition sur l’ensemble du spectre. Les timbres sont riches, incarnés, avec probablement beaucoup d’harmoniques. C’est un casque qui donne une impression d’énergie mais sans aucune projection ostentatoire. Du coup, il n’est pas fatigant à l’écoute. Les graves sont francs mais bien à leurs places. Tout est équilibré dans ce domaine. La scène sonore est un peu moins ouverte que celle du HE1000se mais en revanche elle a une belle profondeur. La voix est somptueuse. C’est pour l’instant la plus belle voix du comparatif. Je ne connais pas le « degré de polyvalence » de ce casque mais je serais curieux de lire un avis sur du « Barbara », « Dire Straits » ou « Santana ».
J’hésite, j’hésite… je m’accroche pourtant encore une fois au HE1000se, son confort, sa douceur, son aération, son équilibre, son naturel….
Sixième et dernier chapitre : HE1000se et Susvara
D’emblée, je trouve une filiation évidente entre ces 2 casques. Mais tout est sublimé avec le Susvara. En fait, le Susvara, c’est la quintessence de toutes les qualités des autres casques essayés, sans leurs petites faiblesses. Le step avec les autres casques est important. Je n’ai donc aucune hésitation quant au choix que je dois faire. Je n’ai plus qu’à attendre l’arrivée de « mon » Susvara.
Pour finir, si je devais élaborer une hiérarchie personnelle, je mettrais le Susvara tout en haut, puis dans un mouchoir de poche dans cet ordre : le HE1000se, l’Elite, l’Utopia. D’ailleurs, dans un monde « déraisonnable » j’aurais pris le Susvara pour toutes les musiques, l’Elite pour Verdi et Puccini, l’Utopia pour les dernières sonates pour piano de Beethoven.
Mais la déraison a ses raisons que la raison ne connait pas….
Post scriptum : La journée n’était pas terminée, il restait à choisir un amplificateur à marier au Susvara, mais çà, c’est une autre histoire ….
Au plaisir de vos réactions.
Bernard
Voici, comme je l’ai annoncé dans la rubrique « présentation », le déroulement de ma journée passée chez Pierre Paya à Nîmes. L’objectif de cette journée était de (re)découvrir l’écoute au casque et de repartir si possible avec une commande ferme.
Tout d’abord, je mesure le privilège d’avoir eu la possibilité de comparer, en un seul endroit (le Showroom), dans des conditions d’écoute rêvées (confort et silence), une véritable « Dream Team ». Jugez plutôt : Hifiman HE1000se, Focal Utopia, Kennerton Thekk, Audeze LDC5, Abyss Diana TC, Meze Elite, Hifiman Susvara ! Merci Pierre.
La méthode de comparaison choisie consistait en l’écoute alternative de 2 casques, sur plusieurs morceaux (classique, opéra, jazz). Je conservais le « préféré » que je comparais au suivant, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Simple, en apparence…. Pour être complet, le matériel d’écoute était composé du streamer/Dac Naim Uniti Headphone et de l’ampli Trafomatic Head2.
Le décor étant planté, je me permettrai d’écrire la suite au présent de l’indicatif.
En préambule, je tiens à dire que les commentaires qui suivent ne sont que les fruits d’un ressenti personnel et qu’ils ne sont en aucun cas un jugement de valeur.
Première chapitre : HE1000se et Utopia
La première sensation avec le HE1000se c’est un très grand confort. Je ne le sens pas sur la tête, je n’ai pourtant pas l’habitude d’écouter au casque. Je lui trouve une grande ouverture, ça circule entre les pupitres. Il y a aussi beaucoup de profondeur. La scène est très naturelle. Les timbres sont riches et magnifiques. Les graves sont bien « détourés » et les aigües très fins. Il y a une belle définition sur tout le spectre des fréquences. L’ensemble des registres est d’ailleurs très équilibré (pour mes oreilles en tout cas !) Ce que je retiens c’est un grand naturel (timbres, dynamique, scène sonore) et un grand confort. Je suis un adepte du « live », alors forcément ce casque me séduit beaucoup.
L’Utopia est lui aussi très confortable, bien qu’il se fasse moins facilement oublier. La scène sonore est un peu moins ouverte mais les instruments sont bien en place. Ce casque a une réponse impulsionnelle remarquable, ce qui rend l’écoute du piano très réaliste. Les graves sont très définis, très fermes, peut-être plus qu’avec le HE1000se. Les voix par contre, sont un peu moins claires, surtout dans le haut médium (aigüe des sopranos), comme s’il y avait un petit voile. C’est certes ténu mais c’est ce que me révèle la comparaison directe avec le HE1000se.
Pour conclure, je garde le HE1000se pour sa cohérence d’ensemble et son naturel mais l’Utopia me plaît beaucoup aussi.
Deuxième chapitre : HE1000se et Kennerton Thekk
Je suis très gêné pour parler du Thekk car je ne l’ai pas gardé très longtemps sur la tête. Je le trouve en effet, très inconfortable (probable problème de positionnement ou de morphologie personnelle). Malgré tout, je le trouve intéressant au niveau de sa définition, de ses timbres et de ses puissants graves.
J’écarte donc le Thekk au profit du HE1000se que je trouve supérieur (en confort et musicalité) en ayant toutefois le sentiment de l’avoir jugé trop sévèrement.
Troisième chapitre : HE1000se et Audeze LCD5
C’est un ressenti personnel mais pour être franc, le LCD5 ne me plaît pas. Il ne correspond pas à l’idée que je me fais de ce que je veux entendre. Je trouve ses graves plutôt envahissants et assez flous. Les timbres ne me paraissent pas très naturels. Je perçois un médium un peu bouché, presque « étroit ». La voix de la soprano Renée Fleming semble caverneuse voire détimbrée. La comparaison directe avec le HE1000se fait mal ! Je n’ai peut-être pas écouté le genre de musique qui sied à ce casque et j’espère qu’un membre de ce forum démentira mes impressions.
Je poursuis avec le HE1000se.
Quatrième chapitre : HE1000se et Abyss Diana TC
Le Diana TC est un casque qui m’aurait probablement plu dans l’absolu mais en comparaison directe avec le HE1000se je le trouve un peu « éteint », dans le sens où il ne me touche pas, il ne m’émeut pas. « Fade » serait un qualificatif bien trop exagéré, mais il égraine une musique sans beaucoup d’âme, sans véritable émotion. Peut-être qu’à mes oreilles, le Diana manque de tonus (réponse impulsionnelle bridée ?). Avec le HE1000se la musique est bien plus vivante. Autre petite remarque, au sujet du Diana, je positionne (virtuellement) la scène sonore un peu en arrière de ma tête.
Je repars donc une nouvelle fois avec « mon » HE1000se !
Cinquième chapitre : HE1000se et Meze Elite
Très vite l’Elite me séduit. Je lui trouve une très bonne définition sur l’ensemble du spectre. Les timbres sont riches, incarnés, avec probablement beaucoup d’harmoniques. C’est un casque qui donne une impression d’énergie mais sans aucune projection ostentatoire. Du coup, il n’est pas fatigant à l’écoute. Les graves sont francs mais bien à leurs places. Tout est équilibré dans ce domaine. La scène sonore est un peu moins ouverte que celle du HE1000se mais en revanche elle a une belle profondeur. La voix est somptueuse. C’est pour l’instant la plus belle voix du comparatif. Je ne connais pas le « degré de polyvalence » de ce casque mais je serais curieux de lire un avis sur du « Barbara », « Dire Straits » ou « Santana ».
J’hésite, j’hésite… je m’accroche pourtant encore une fois au HE1000se, son confort, sa douceur, son aération, son équilibre, son naturel….
Sixième et dernier chapitre : HE1000se et Susvara
D’emblée, je trouve une filiation évidente entre ces 2 casques. Mais tout est sublimé avec le Susvara. En fait, le Susvara, c’est la quintessence de toutes les qualités des autres casques essayés, sans leurs petites faiblesses. Le step avec les autres casques est important. Je n’ai donc aucune hésitation quant au choix que je dois faire. Je n’ai plus qu’à attendre l’arrivée de « mon » Susvara.
Pour finir, si je devais élaborer une hiérarchie personnelle, je mettrais le Susvara tout en haut, puis dans un mouchoir de poche dans cet ordre : le HE1000se, l’Elite, l’Utopia. D’ailleurs, dans un monde « déraisonnable » j’aurais pris le Susvara pour toutes les musiques, l’Elite pour Verdi et Puccini, l’Utopia pour les dernières sonates pour piano de Beethoven.
Mais la déraison a ses raisons que la raison ne connait pas….
Post scriptum : La journée n’était pas terminée, il restait à choisir un amplificateur à marier au Susvara, mais çà, c’est une autre histoire ….
Au plaisir de vos réactions.
Bernard