Après leur succinte présentation, voici mon expérience d'écoute de ces deux câbles.
Tout d'abord, bien que mon système soit dans ma signature, le voici pour rappel :
- streamer / dac Grandinote Volta, avec lecture en direct sur support mémoire flash branché en usb au Volta
- Pré-ampli passif Tsakiridis Sofia
- Blocs de puissance mono 300B Tsakiridis Achilles, avec des Gold Lion
Tous les câbles secteur sont des Legato Referenza Superiore
Le Volta est relié au Sofia par les Legato Referenza Superiore RCA. Le Sofia est relié aux Achilles soit par le "Finezza" (objet de ce CR), soit par le "Rubato", tous deux appartenant donc à la gamme des câbles de modulation "électroniques " de Legato. Le Rubato vient un cran au-dessus du Finezza en termes de gamme dans le catalogue.
L'écoute se fait sur mon Susvara, directement branché aux borniers des Achilles grâce à une modification du câble stock.
Pour finir, en attendant l'installation de deux lignes électriques séparées bientôt à venir, les câbles secteur sont sur une multiprise elle-même reliée au secteur par le câble secteur Legato Presenza (en prêt, merci Patrick !!)
Pour la lecture en streaming (Qobuz) : switch Silent Angel Bonn N8 + alim séparée Forester. Câble RJ45 Legato
Musiques écoutées :
- en local : "Swedish Serenade" - Serenade for String Orchestra, Op. 11 (Dag Wirén), les deux premiers mouvements Preludium et Andante. Je mets le lien Qobuz ici juste pour faciliter vos éventuelles recherches si votre curiosité vous titille :
https://play.qobuz.com/album/7318590002858. Album enregistré en qualité CD.
- en local toujours : Avishai Cohen (le contrebassiste, pas le trompettiste homonyme), "Almah", ici en 24-96. lien Qobuz :
https://play.qobuz.com/album/0825646366538
Je connais bien cette sérénade de Dag Wiren, une pièce pleine de facéties, joueuse et en même temps très tendre. Les Finezza me subjuguent d'entrée par le rendu : je parviens à suivre sans peine le phrasé des cordes, j'ai même le sentiment troublant d'être à la place de Salonen ! La diction est extrêmement précise, les nuances et micro-nuances sont riches et m'offrent le vocabulaire musical de l'émotion : je vis les directions de phrase, les poids voulus sur les notes-clés, les tensions et les détentes comme si je les jouais moi-même (bien que je sois hautboïste et non violoniste ou violoncelliste !!). Je rentre dans l'initimité de la musique, à une place particulièrement privilégiée, celle du chef d'orchestre. Bien sûr, ceci est l'apanage des enregistrements, l'écoute en salle est très différente. Mais je retrouve une partie de la magie que l'on connait quand on est musicien d'orchestre et que l'on vit la musique de l'intérieur. J'ai également la sensation d'une grande vivacité dans le premier mouvement et de vivre la structure musicale grâce à une très grande lisibilité. Pour ma part - et sur cette musique, mais cela se vérifie également sur beaucoup d'autres - c'est la première fois que je l'entends à ce point.
Toujours sur ce premier mouvement, les Rubato me proposent une écoute assez différente : plus d'épaisseur, plus de matière mais partout (j'entends par là, plus de matière également sur la réverbération, l'acoustique propre de la salle). La lisibilité s'en trouve un peu plus confuse, mon oreille est davantage obligée d'aller chercher elle-même les informations. C'est un rendu que l'on peut apprécier bien sûr, en ce qui me concerne je les débranche pour remettre les Finezza ! J'ai également un peu moins de rapidité avec les Rubato, bien que ceux-ci soient supérieurs à n'importe quel câble passif je pense.
Le deuxième mouvement de la Serenade de Wiren commence par des pizz avant d'accueillir le thème par les premiers violons. La précision du phrasé demandé par le texte et la baguette de Salonen est remarquable, les échelles de nuances très subtiles, j'ai l'impression d'écouter de la dentelle musicale. Dans les pianissimi, la richesse harmonique des basses en particulier sur ces pizz est saisissante, je me sens réellement comme un heureux privilégié ! Evidemment, le Volta y est pour beaucoup, mais les Finezza savent les présenter et les mettre en valeur grâce à leurs fabuleuses qualités. Pour m'en rendre compte : je réécoute ce même début de deuxième mouvement en remplaçant les Finezza par mes Alef habituels. La présentation n'est plus du tout aussi fine, subtile, vive, détaillée. Je perds même en richesse harmonique, notamment dans les extinctions de notes et sur les pizz. L'arrivée du thème des premiers violons est également moins bien détouré, plus "fondu" et moins planant, alors que le contraste d'écriture pizz / grande phrase legato devrait suffire à induire cette perception à l'oreille. Avec les Rubato je retrouve en partie cette idée d'intimité avec la musique, mais en plus fouillis, du au fait que tout est trop riche à mes oreilles, comme dit précédemment.
Avec les Finezza j'ai juste envie de parler de musicalité et ce qui fait le vocabulaire de tout musicien : les nuances, la dynamique, la diction, l'articulation, le phrasé et la direction de phrase, les accents, les portandi, legati, staccati etc. Je ne pense même pas à évaluer les timbres, les aigus, les graves etc. Tout simplement parce que tout est à sa place.
Et surtout parce que j'ai une présentation très vivante, très proche, voire intime au sens premier du terme, de la musique écoutée. Tout en fourmillant de détails musicaux et harmoniques.
Un câble qui porte particulièrement bien son nom "Finezza" !!
PS : vu la longueur de ce post, je parlerai du superbe album d'Avishai Cohen plus tard
